Comme chaque dernier jour de marche lors d’un trek, je tarde un peu à ranger mes affaires. D’autant que ce matin, même le soleil ne veut pas se lever. En fait, je suis à l’ouest du Puy-d’Olloix et celui-ci me fait de l’ombre. Il faudra attendre presque 7 heures du matin avant de voir les rayons du soleil, alors que les jours précédents, je les voyais dès 6h10. Mais il faut bien reprendre le chemin.
Comme souvent lorsqu’une belle journée s’annonce dans les volcans, les montgolfières s’élèvent tôt le matin, ajoutant un spectacle aux montagnes rougissantes. Les hameaux se réveillent, rythmés par la vie agricole. Le paysage change au fur et à mesure que j’avance. Le Sancy prend la place du Puy-de-Dôme comme point de repère. Les montées sont parfois rudes et les points de vue se méritent. Mais quel bonheur en arrivant sur les hauteurs d’apercevoir la vallée de Chaudefour et le massif du Sancy tout au fond, Murol juste derrière Saint Nectaire.
La vue depuis le plateau de Sailles est grandiose. La descente gravillonneuse nécessite quand même d’être vigilant, bien que n’étant pas très technique. Elle me conduit à Saint-Nectaire où je fais une petite pause-café dans un vrai café. Je me réhabitue progressivement à la civilisation. Je prends aussi des pains au chocolat à la boulangerie pour grignoter en chemin, et le dessert de ce midi. Les provisions sont pratiquement épuisées, si j’avais continué ma route, il aurait été temps de faire le plein. J’ai quand même tenu cinq jours en autonomie. Mais le chemin n’est pas terminé, il faut poursuivre. Et ce n’est pas tout plat. Pour sortir de Saint-Nectaire, ça monte… puis ça redescend. Je fais une pause pour reprendre mon souffle et changer de chaussettes. J’ai pris l’habitude, quand il fait chaud, de changer de chaussettes toutes les heures environ. Ça fait une pause, mais surtout, ça limite les ampoules causées par l’humidité. Lors de ma pause, un randonneur s’arrête à ma hauteur en me demandant si tout va bien, s’il peut m’aider. Je lui réponds que tout va bien et lui explique la raison de mon arrêt. L’homme me remercie de mon conseil qu’il va appliquer, car justement, les ampoules ralentissent sa marche. Il va à La Rochelle. Je lui suggère de profiter du cadre agréable de Murol pour prendre un jour de pause et soigner ses pieds.
Je traverse la route D996 qui relie Saint-Nectaire et Murol. Encore une belle côte, la dernière de ce périple. Le château de Murol est en vue. Ce n’est pourtant pas la première fois que je le vois, mais à chaque fois, je suis émerveillé. Je redescends vers Chautignat, en profite pour regarder les heures d’ouverture de la ferme pour revenir prendre mon fromage. Je passe devant le château, arpente les rues du village médiéval de Murol. Je suis presque arrivé. Je fais durer le plaisir en déjeunant au pied du Tartaret.
Le repas prix, je me dirige vers le Tartaret, longe la plage de Murol. Je croise le jeune couple qui m’avait doublé à Phialeix. Je le reconnais trop tard, sinon je leur aurais suggéré de ne plus utiliser les pinces à linge pour faire sécher les chaussettes sur le sac à dos. Tant pi, ils en feront certainement la déduction par eux-mêmes. Je vais jusqu’à la voiture me décharger de mon sac et retourne déambuler les pieds dans l’eau. Et je découvre une ampoule sous le pied. Si j’avais dû continuer, je me serais accordé un jour ou deux au camping histoire de prendre une bonne douche et de profiter du paysage encore un peu. Je reviendrais, c’est sûr.
Et puis en repartant, je fais un détour par le col de la Croix Saint Robert pour visualiser de plus haut, le parcours accompli.
J’ai également réalisé une petite vidéo qui résume ce trek.