Le lever de soleil est époustouflant sur la chaîne des Puys, notamment le Puy-de-Dôme. La journée s’annonce merveilleuse. Après un bon café, je commence la longue et douce descente direction Orcival, à moins de 4 km de mon bivouac. En chemin, je découvre des paysages qui me font rêver, notamment une ferme dans laquelle je poserai bien mes valises. Il y a même quelques chèvres. À Orcival, je profite du point d’eau des toilettes publiques pour faire le plein d’eau et visiter la magnifique Notre Dame d’Orcival et sa crypte. Une pause très agréable et un détour à faire. J’imagine l’histoire de cet édifice, je reviendrai un jour suivre une visite guidée…
Je continue mon chemin vers la chapelle d’Orcival au bout d’un chemin court, mais très pentu. On dirait un escalier. La suite est beaucoup plus plate. Je quitte le GR30 (que j’avais rattrapé au lac de Servières) pour le GR441, passe devant le château de Cordé, fermé à cause de la crise sanitaire.
Le paysage agricole se déroule sous mes pas, entre petites fermes et exploitations (j’utilise le terme exploitation pour les grandes fermes). Avant de traverser par en dessous la grande route (D2089), je profite de l’air de pic-nique dont une table est encore à l’ombre, pour déjeuner juste avant Olby. La chaleur est pesante, le soleil me brûle le cou, le goudron fond sous mes semelles. Au cimetière d’Olby, je fais le plein d’eau. Le maire doit être randonneur, le robinet est à l’extérieur du cimetière. Pratique pour faire le plein des gourdes, mais pas pour une toilette rafraichissante devant les habitations. Peut après ce village, le GR441 (Tour de la Chaîne des Puys) se sépare en deux parties : l’une part à l’ouest, l’autre part à l’est direction Ceyssat au pied du Puy-de-Dôme, c’est le chemin que je suivrais. Épuisé par le poids de mon sac et la chaleur, je fais une petite sieste au croisement de ces deux portions de GR.
En arrivant à Ceyssat, il y a une jolie fontaine près de laquelle je fais une nouvelle pause. Il faut que je me rende à l’évidence, je ne serai pas au sommet du Puy-de-Dôme ce soir. Je suis trop fatigué et l’après-midi est bien avancée. Lors de ma pause près de la fontaine rafraichissante et source d’eau potable, une camionnette s’arrête près. Le conducteur me salue et la conversation s’engage. Il m’interroge sur mon périple et se demande probablement si je ne fais pas partie des nombreux « randonneurs du déconfinement » comme je les appelle, ceux qui arpentent les chemins (entretenus par les bénévoles des associations de randos) et dont les incivilités font plutôt penser au passage de gorets que d’humains. Je le rassure et lui explique mon projet du soir. Il m’en décourage, tout d’abord parce qu’en cette fin d’après-midi il n’y aura pas d’ombre (il a dû voir mes coups de soleil dans le coup et sur les bras), et parce qu’il me faudra redescendre. Il me conseille un endroit au coeur d’une hêtraie qui devrait me convenir. Je le remercie de son conseil avisé puis je repris ma route. La fatigue est trop importante, les jambes sont dures, les épaules ne supportent plus le sac à dos. Je n’arriverai pas au spot annoncé par le conducteur. Je trouve une petite clairière très agréable où je décide de m’arrêter pour la nuit. Je suis en avance, je prends un peu de temps pour lire mes messages sur le téléphone, puis le journal. Je regarde les news de Ceyssat et découvre l’homme en photo sur un article du village. Je crois bien que l’homme en question était le maire de Ceyssat. Pas étonnant qu’il savait tout de l’organisation du Tour de France qui passera par là dans les prochaines semaines.