L’étape de Cérilly à Ainay-le-Château s’annonçait longue, elle l’était d’autant plus qu’il faisait chaud (32°). Malgré la forêt de Tronçais à traverser à l’ombre, les derniers kilomètres au soleil et sur le bitume ont été difficiles. Mais l’accueil à la ferme de la berge par Charline, Amélie, Elsa et Léo, les enfants de Sandrine et Cédric, effaçait la douleur des pieds trempés de sueur.
Ils sont en plein dans les foins. Je sais la pression qui règne chez les agriculteurs à cette période clé de l’année. Rater les foins peut mettre en danger la saison de lactation des vaches et des chèvres. Ce qui serait une catastrophe surtout après ces dernières années de sécheresse. Tout naturellement je propose ma modeste contribution manuelle à mes amis que je n’avais pas vu depuis trop longtemps. Le soir même je viens aider à la traite des chèvres, histoire de voir si je n’ai pas trop perdu la main et me rappeler les bons souvenirs de ce métier qui me manque tant. Toute la famille participe, le travail avance rapidement, l’ambiance extraordinaire. Je me sent bien. Honoré aussi prend ses marques, découvre de plus près les biquettes. La cohabitation se passe bien. Même avec les chiens, les oies et tous les animaux de la ferme. Il se permet même de chasser ceux qui l’empêche de grignoter le foin des chèvres.
Sandrine et Cédric sont paysans bio et tiennent à faire des petites bottes de foin pour un meilleur stockage et pour réduire l’impact carbone du tracteur. Les petites bottes peuvent être transportées à la main ou sur la brouette alors qu’il faut le tracteur pour déplacer les balles rondes de 250 kg. J’alterne mon séjour woofing entre traite, foins et cuisine avec Charline. On s’entend bien tout les deux pour préparer le repas du midi qui doit nourrir toute la famille qui participe aux foins.
Le lendemain, Agnès et Matthieu, qui nous avaient donné de la paille bio, sont passés nous voir. Ils font partie du collectif de paysans bio qui a créé, avec Sandrine et Cédric mais aussi Céline et Sigfried, le magasin bio d’Ainay-le-Château.
Finalement, on reste sur la ferme quatre jours afin de pouvoir profiter du dimanche au calme. Sauf que le dimanche je l’ai passé aux urgences à cause d’une tique. Lundi dernier Cécile m’avait soigneusement enlevé l’intru de ma tête et désinfecté dans les règles (elle a suivi des études d’infirmière). Mais la bestiole a tout de même laissé ses traces et des ganglions douloureux associés à une fatigue intense (que je mettais sur le compte des foins et la chaleur) m’ont conduit à l’hôpital. J’ai été particulièrement touché que les enfants tiennent à m’accompagner. L’attente est longue mais je suis allongé sur un brancard sur lequel je dors jusqu’à l’arrivée du médecin. Diagnostic : maladie de Lyme. Super, me voilà avec un nouvel antibiotique pour 14 jours. Il n’y a plus qu’à espérer que la bactérie ne se soit pas trop développée.
Mais il est temps de repartir direction Braize le berceau de l’âne Bourbonnais d’où vient Honoré. Encore une fois le départ est difficile. Ce séjour m’aura profondément marqué. Léo m’accompagne avec son vélo. Merci à tous pour l’accueil, la générosité, le partage, la bienveillance… Du coup pas beaucoup de marche mais quand même des gestes pour l’environnement.