Après une bonne nuit réparatrice dans le jardin l’ancien presbytère j’ai encore le nombre de kilomètres de routes passantes à parcourir. À midi je rencontre le correspondant local de l’hebdomadaire « liberté », puis je quitte enfin la route pour du chemin gadouilleux, où il est difficile de marcher droit sans se faire mal au dos. De plus, une partie de ce chemin, longe une route nationale. Et je me rends compte que je n’ai pas suffisamment consulter la carte et que les prochaines habitations sont à plus d’une heure de marche. Trop tard, donc je n’ai plus qu’à me concentrer sur les déchets. À ce propos sur les routes passantes que j’ai suivi depuis hier, je n’ai pas ramassé grand-chose à cause de la circulation. Mais depuis que j’ai rattrapé les chemins de terre, canettes et bouteilles plastiques remplissent rapidement le sac. Cependant, on trouve ici très peu de colonne de tri. Les particuliers ont tous leurs bacs jaunes mais il n’y a pas de benne collective, ni pour les déchets à trier, sauf le verre, ni pour les déchets domestiques. De plus ici les déchets sont incinérés, la chaleur dégagée est utilisée pour chauffer le village adjacent et une serre de production de tomates. Je cherche à visiter cette usine d’incinération… À suivre. Je prolonge donc la marche jusqu’à Bavent où le mal aux pieds et au dos me confirment qu’il faut s’arrêter ici. La mairie étant fermée, il va falloir trouver un bivouac soit chez des particuliers soit sur un terrain communal, mais avec l’accord des riverains. Je m’arrête à la boulangerie et demande à la jeune boulangère où trouver un terrain communal. Elle m’indique un étang tout près, j’en prends la direction quand j’entends appeler derrière moi. C’est le boulanger qui me propose de bivouaquer derrière son fournil, il y a un grand pré. Je fais demi-tour je suis accueilli par toute la famille : Antoine le boulanger, Sandra sa compagne et vendeuse, Louis et Emma les enfants ravis d’accueillir Honoré dans leur jardin. Je veux les remercier de leur accueil en achetant de leurs produits pour mon dîner de ce soir. Mais Sandra tient à me les offrir. Plus tard Antoine me propose même une bonne douche chaude que je ne refuse pas évidemment. Si vous avez l’occasion de passer à Bavent dans le Calvados, arrêtez-vous à la boulangerie, non seulement ils sont très gentil mais en plus leurs produits sont super bons.
Ce matin, le confort du duvet me pousse à retarder le lever. Mais quand même, il faut se remettre en route. Antoine m’offre un bon café et un pain au chocolat (ils ne font pas de chocolatine par ici). Louis me pose 1.000 questions pertinentes sur Honoré et notre voyage. C’est super intéressant. Et il faut se remettre en route. Prêt à partir, Sandra m’apporte deux sacs avec mon repas du midi, du soir et même demain matin. Wahou merci beaucoup de prendre soin de moi ainsi. Surtout que c’est super bon. Le soleil, comme moi, peine à se lever. Mais ce midi il s’impose et je décide de faire un détour par la plage. Honoré découvre le sable fin et gambade comme un gamin. Je rigole tout seul de le voir s’amuser dans le sable malgré le chargement. On dirait un chiot avec pouik. Du coup il se fait prier pour sortir de la plage. Mais le sable est trop mou pour marcher confortablement, on va longer la côte par la piste cyclable. Forcément on rencontre du monde, beaucoup d’arrêts et on avance doucement. Ça fait du bien. Nous sommes à Cabourg alors je me doit de faire avancer le schmilblick. Bon là je pense que j’ai perdu tous les moins de 40 ans 😆. Bref, on fait de la pédagogie.
Mais Cabourg est une ville plus grande que je ne le pensais, il faut trouver un bivouac et la mairie me propose le terrain des ateliers communaux. Il y a de l’herbe et de l’eau, parfait. Je suis bien accueilli, le personnel communal est sympa et étonné de notre convoi. Les questions habituelles reviennent et c’est agréable d’y répondre. Je traine un peu pour repartir, il a bien gelé cette nuit et la tente est bien prise. Mais je veux profiter du beau temps. On reprend la marche tranquillement et longeons la digue et les bateaux. La lumière est belle sur les façades à colombages Normandes. Pique-nique sur les hauteurs de Houlgate d’où la vue est magnifique. Au loin de nombreux bateaux confirment qu’on n’est pas loin du port du Havre. En arrivant sur Villers-sur-Mer, on aperçoit les grues des dockers. Je rencontre Marine qui me propose d’aller bivouaquer chez sa sœur, je doit l’attendre une heure. Soit, petit tour sur la plage ou Honoré est la star du jour. Puis retour à notre rendez-vous. Changement de plan, la sœur ne peut pas nous recevoir mais la cousine en face oui. Mais elle est absente. Pas grave il est l’heure de monter le bivouac. Honoré a passé un gué et même une bâche… Bon le lendemain sera une autre histoire.