Après le cadre féerique de chez Jean-Marc, c’est la pluie qui m’accompagnera toute la journée. En chemin, je rencontre un groupe de jeunes qui fait le tour du lac d’Eguzon. On se retrouve à Crozant pendant une pause pique-nique à l’abri. Crozant est vraiment un joli village.
Marcher sous la pluie est particulièrement fatiguant avec un âne qui préférerait être au sec. C’est pourquoi quand nous sommes interpellés par Bertrand et Stéphane, on n’hésite pas à s’arrêter. Bertrand élève des moutons et quelques vaches. Il est également en chemin, mais en chemin spirituel vers « la lumière de l’islam » qui semble lui apporter le bonheur. Stéphane quant à lui, ancien séminariste hébergé temporairement ici, continue de suivre « la parole de Jésus ». Il continue son chemin après être allé à Compostelle en suivant la voie du Puy-en-Velay. Une soirée riche en échanges.
Le lendemain est une journée ponctuée de rencontres animales. Chevreuils, renards, écureuils… je marche jusqu’à Saint-Agnant-de-Versillat, charmante commune qui vient de fêter tardivement la fête de la musique. Je bivouac sur un terrain communal derrière l’épicerie-bar où je suis particulièrement bien accueilli.
Il est temps de passer la première « grande ville », La Souterraine. Je pensais la traverser en deux fois en m’arrêtant au camping, mais c’est finalement plus compliqué, alors en route. Je dois paser à La Poste chercher mon panneau solaire et ma batterie en poste restante. Honoré ne fait pas le fière devant le distributeur de La poste et dépose sa commission ramollie par le stress. Nous poursuivons notre traversée et la Porte Saint Jean impressionne Honoré. Heureusement une commerçante voisine propose des carottes vapeur qui trompent la peur de cadichon.
Mais les difficultés ne sont pas terminées. Il faut traverser la N145 entre deux ronds points, par en-dessous. Pas rassuré, il a fallu viser entre deux vagues de camions bruyants pour pouvoir passer. A la sortie du deuxième rond-point, la gendarmerie nous accoste. Très sympa, ils m’interrogent sur mon parcours et nous encouragent.
La journée a été longue il faut se reposer et nous trouvons notre bivouac près d’une ferme, invité par des voisins retraités qui proposent de l’eau et le petit déjeuner.